Bregham, 7 ans, Rezé
Bregham : En général, c'est papa et maman qui m'achètent des habits. Mais c'est moi qui choisis.
Hélène (sa maman) : Depuis qu'il a trois ans, il a son mot à dire sur ses vêtements. J'achète jamais sans lui demander. Il voulait des sandales très précises cette année. Il voulait des brides fines, bleues, des semelles fines... et ça, c'est très dur à trouver. Chez les filles, ça existe, mais c'est pas bleu ou c'est à paillettes. Chez les garçons, c'est bleu mais la semelle est épaisse. Donc finalement on a fait un compromis : il a choisi bleu, semelle épaisse, moins de brides que ce qu'il voulait.
Bregham : J'ai aussi un tee-shirt avec un zèbre qui change de couleur.
Hélène : Ah oui, le zèbre, on l'a trouvé au rayon filles, parce que Bregham voulait un tee-shirt rose, et au rayon garçon c'est impossible. Il y a aussi une pièce majeure de ton dressing que tu as sortie tout à l'heure, exprès… Tu voulais la montrer ?
Bregham : Je sais pas... C'est toi qui le dis.
Hélène : C'est une robe.
Bregham : Y en avait plein d'autres qui me plaisaient. Elle, je l'aimais trop aussi quand même, et c'était la seule que maman trouvait jolie, donc je l'ai prise.
Hélène : Celle-là, c'est celle d'hiver. Après, on en a acheté une pour l'été. Le sentiment que j'ai, c'est que c'est un vêtement de sa garde-robe, comme son short, comme sa chemise. Il trouve ça confortable, il trouve ça cool, ça tourne. Il est pas déguisé. Il met ses baskets comme d'hab, son sweat à capuche comme d'hab. Chez le coiffeur dans le quartier, il y a un côté barbier et un côté femmes, et il préfère aller du côté barbier comme papa. Mais la dernière fois qu'il a été couper ses cheveux, il était en robe.
(...)Il la met à l’école aussi. Pour moi, ça dénote une certaine confiance en lui. Moi, j’étais beaucoup plus inquiète. Il est quand même assez sensible... Il a insisté. Et y a pas eu de moqueries. Il y a eu une ou deux remarques, mais ça l'a pas trop touché. On en avait parlé. Le premier tee-shirt robe, il ne l'avait porté que l'été et pendant le confinement. Après, on a acheté la robe bleu marine. C'était au début des vacances, et il a dit : « moi, à la rentrée, je mettrai ma robe ». On répondait, « on verra, on verra… ». La rentrée arrive : « je veux mettre ma robe ». Je lui ai répondu, « avec papa, on sait pas trop... ». Il nous a dit : « j'en ai marre parce que vous en faites toute une histoire ».